Cette interview, déjà ancienne date d’octobre 2007. On sait désormais que la personne interrogée n’est autre Yamba Malick Sawadogo, mais il alors ne voulait pas que son identité soit dévoilée. Il a fallu attendre que Blaise Compaoré soit chassé Burkina pour accepter de le faire dans une autre interview qu’il a faite au moment de l’exhumation des tombes fin mai 2015 que vous trouverez à http://www.thomassankara.net/yamba-malick-sawadogo-raconte-comment-il-a-enterre-thomas-sankara-et-ses-compagnons/

On trouvera aussi à http://www.thomassankara.net/yamba-malick-sawadogo-raconte-lenterrement-de-thomas-sankara-video/ une vidéo dans laquelle il raconte aussi cet enterrement.

La rédaction


Publié dans l’Evènement dans l’édition spéciale du 15 octobre 2007

C’est la première fois que quelqu’un affirme avoir vu le corps de Sankara et les conditions de son inhumation. Pour l’instant, il tient quand même à garder l’anonymat parce que, explique-t-il, sur les vingt trois personnes qui ont enterré les suppliciés du 15 Octobre, il n’en reste plus que quatre qui vivent encore. Notre interlocuteur ne tient pas pour l’instant à se faire connaître, mais les détails qu’il donne sur l’enterrement autorisent qu’on ait foi à ses dires. Et puis cette personne n’est pas n’importe qui aujourd’hui. Voici le récit tel qu’il nous l’a livré.

“J’étais à l’époque détenu à la MACO. Le soir du 15 Octobre, alors que j’étais responsable des prisonniers, on me demande de désigner 20 prisonniers pour une corvée extérieure. Je demande à mon adjoint de désigner 19 prisonniers et avec moi, cela devait faire 20. Le sergent-chef régisseur à l’époque de la Maco nous embarque avec sa Vêlera et nous conduit au Conseil. Nous avions l’habitude de nous y rendre pour faire les corvées. Ce jour-là ; sans qu’on ne nous dise clairement ce que nous devions faire, on nous commande d’aller chercher des pèles et des pioches. Après quoi, nous empruntons la route de l’archevêché et à ce niveau justement, nous rencontrons les renforts qui arrivaient de Pô. J’ai eu la nette impression que les militaires qui étaient de faction ignoraient tout ce qui s’était passé à l’intérieur du Conseil. Certains nous demandaient subrepticement si le PF était parmi les cadavres ?

Arrivé au cimetière, le régisseur nous demande de creuser une fosse commune. Je lui demande s’il n’est pas possible d’individualiser les tombes. Il s’énerve un instant et je ne sais pour quelle raison, il finit par accepter ma proposition. Nous lui demandons, pour combien de personnes ? Il nous répond une dizaine. Il nous dit de faire vite, parce qu’il ne tient pas à ce que le jour se lève nous trouver ici.

Pour Sankara, je dois dire que sa tombe a été creusée avec beaucoup de respect. Tous les vingt que nous étions avons participé à creuser la tombe. Ce n’est pas une tombe, comme nous avons l’habitude de voir. C’était un puits profond. Mais pour les autres, je ne peux pas dire que les trous étaient vraiment profonds. Après ça, nous avons entrepris, avec l’aide du régisseur, d’identifier les corps à la lumière des phares des deux Vêlera militaires. J’ai pu ainsi voir le corps de Sankara. Cette image me restera toute la vie. Son corps était intact. Le fait qu’il ait porté un survêtement de sport rouge empêchait de voir le sang. Je pense qu’il a été touché au niveau de la poitrine. Thomas avait les poings fermés, même lorsque l’un de ceux qui ont creusé la tombe a enlevé son alliance. Il avait le visage gai et impassible, comme s’il voulait transmettre un message. Celui du combat. Et à jamais, j’aurai toujours cette image en tête.”

Notre témoin affirme qu’il connaît le prisonnier qui a ôté l’alliance de Sankara et ses basquets. Cette alliance a été par la suite rachetée par Mohamed Diawara, un des responsables de la CEAO qui avait été jugé et condamné pour malversation à Ouagadougou, sous l’insistance du même Sankara, alors qu’il était président en exercice de l’institution et cela contre le gré de nombre de ses collègues présidents de la sous-région dont Houphouët Boigny. Diawara est justement de nationalité ivoirienne et puis un autre, de nationalité sénégalaise celui-là, Moussa NGom. Diawara aurait donc racheté cette alliance. De l’avis de notre confident, le pouvoir aurait tout fait pour récupérer cette alliance. Cependant, une autre source affirme que Diawara aurait remis l’alliance au président Diouf qui l’aurait à son tour remis à Mariam Sankara. Celle-ci ne confirme pas.

Ramata Soré

Source : L’Evènement spécial 15 octobre 2007 – www.evenement-bf.net

8 COMMENTAIRES

  1. ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
    Bonjour,

    Je ne crois pas à un seul mot de ce témoignage, tant que le test ADN ou une autopsie révélant que Sankara a été bel et bien inhumé dans ce cimetière. Qu’est ce qui nous prouve que le président n’a pas été extrade vers un autre pays ? C’est ce Qui nous reste a prouvé à la face du monde.

    • ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
      tu as raison ragoe mais comment procéder à ce que tu viens de dire.tant que Blaise est en vie cette question restera dans l’obscurité.regarde jusqu’à présent archives d’Afrique n’a pas encore diffusé une émission sur sankara Thomas parce que il ya fait un passage glorieux au pouvoir et que la france et la cote d’ivoire sont les commaditeurs de l’assassinat de sankara.et la communauté internationale entrain de soigner l’image de Blaise a travers les mediaions.le sorcier oublie mais les parents e la victime n’oublie jamais.

      • ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
        ok mon frere moi ossi je me pose la meme kestion et je veux meme appeller rfi pourcela car je peu pas comprendre pkoi on na pas encore d’emissions sur sankara dans archives d’afrique ces cameme louche cela oubien kil nous disent cequi les empechent . rfi n’est elle pas une radio au service de la politique neocolonialiste francaise en afrique? JE CROIS KE LA KESTION MERITE D’ETRE POSE

    • ” J’ai enterr Sankara ” (tmoignage)
      Je crois a ce qu’il dit mais quand on pourra voir le corps de thomas sankara.moi je vais terminer le combat de sankara

    • ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
      Dites a ces gens d’arrêter de nous distraire en nous disant toute la vérité afin de se réconcilier avec leur consience.

    • ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
      salu burkina! si tt ls pays africain devrè cmprndr vrment la koz 2leur lutte cla dvra ètr agréable. toi ki di avwr entèré sankarah ds un puit la méfi tw ok. ke des gent mal intensioné ne ns influenc pa ok. mèm si le puit la fè 5km 2profondeur le peupl burkinabé va le kreuzé. svp population du pays des hommes intègre ne fète cmfiance a persone….

  2. ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
    bonjour je voulais dire merci au president Kafando pour tout ce qu’il a fait dans l’affaire sankara que Le bon Dieu le protege et surtout le donne longue vie.Vous étes digne d’etre un burkinabe .QUe la terre du Burkina vous protege contre les mauvais personnes Merci

  3. ” J’ai enterré Sankara ” (témoignage)
    Le 15 Octobre 1987 est un mauvais souvenir pour l’Afrique. Malheureusement , les tenants du pouvoir ont accepté composer avec Blaise Compaore: le Sanguinaire. Il était même chargé par la France de régler des conflits à travers l’Afrique. Une chose est sûre, Blaise et ses complices tel que Gilbert Diendere et autres méritent la mort . Ils ont tué SANKARA mais assassinés l’espoir de tout un continent : l’Afrique. Jamais je n’ai porté Blaise dans mon cœur . Je serai heureux d’entendre qu’il est en route destination la CPI (Haye). Ce traître qui a été chassé du pouvoir comme un mal propre avec la complicité des français pour l’amener en Côte d’Ivoire, pensant qu’il serait à l’abri, c’est mal connaître la France. Tous ( Alassane , SORO et Compaore feront ensemble leur séjour à la CPI.

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